«La crise actuelle entre l’Inde et le Pakistan n’a rien d’inédit. Il s’agit d’une nouvelle étape dans la longue série de conflits qui opposent les deux Etats depuis plus de deux décennies.» (Mohamed Fayez Farahat Mercredi, 07 mai 2025)
Les tensions au Cachemire, un héritage des partitions postcoloniales
Admettons que l’intérêt général prime et que le sous-continent indien évite une nouvelle guerre, la crise offre l’occasion d’évaluer la capacité du système international à la désamorcer. L’un des critères essentiels de son efficacité réside dans sa faculté à maintenir la paix et la sécurité mondiales. Cela implique qu’il puisse prévenir les conflits avant leur déclenchement, les gérer lorsqu’ils se manifestent et réunir les conditions nécessaires à leur résolution durable. Cependant, de nombreux conflits persistent, certains remontant même à avant les Première et Seconde Guerres mondiales. C’est le cas des conflits israélo-arabe et du Cachemire, de la division de la péninsule coréenne, ou encore des différends en mer de Chine méridionale et orientale.
Conflit Inde – Pakistan : au moins 34 morts, des avions de chasse abattus
Le problème ne réside pas seulement dans l’incapacité du système international à parvenir à des solutions, mais également dans son échec à gérer ces crises et à empêcher leur résurgence. Pire encore, les comportements de certaines grandes puissances contribuent parfois à les raviver, voire à les instrumentaliser au service d’intérêts géopolitiques. Cette situation s’explique par la phase de transition que traverse actuellement le système international, marquée par une lutte pour le leadership mondial. Bien que cette phase ne soit pas destinée à durer éternellement, elle pourrait s’étendre sur une décennie ou plus. Cette incertitude compromet la stabilité mondiale et fragilise l’économie mondiale — autant de menaces que la communauté internationale ne peut se permettre à long terme.
Entre l’Inde et le Pakistan, le spectre d’un conflit entre puissances nucléaires
De plus, cette instabilité n’offre aucune garantie quant à l’émergence d’un nouvel ordre plus lisible. Si des efforts sont entrepris pour mettre fin à la guerre russo-ukrainienne, ils restent insuffisants pour démontrer l’efficacité du système international. Dans ce contexte, la responsabilité — et peut-être même le destin du système dans son ensemble — pourrait reposer sur les épaules des puissances intermédiaires.